La participation définitive en France est estimée entre 52 % et 53,1 % par différents instituts de sondage. En Allemagne, où les trois partis de la coalition du chancelier
Olaf Scholz reculent, le parti d’extrême droite AfD obtient son meilleur résultat à l’échelle nationale depuis sa création.
Le parti de droite du premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, est arrivé en tête des élections européennes dimanche dans son pays, avec entre 28 et 32 % des voix, selon des sondages à la sortie des urnes publiés par la chaîne ERT.
Le chef du gouvernement, réélu avec une majorité absolue il y a un an, rate toutefois son objectif de rassembler 33 % des votes comme il l’avait martelé durant la campagne électorale. C’est le score qu’avait enregistré son parti Nouvelle Démocratie (ND) lors du dernier scrutin européen en 2019.
Le parti de gauche Syriza, dirigé par Stefanos Kasselakis, un ancien trader longtemps installé aux États-Unis, arrive en deuxième position avec 15,2 % à 18,2 % des voix. Derrière lui, le parti socialiste Pasok obtient entre 10,9 % et 13,9 % des suffrages, selon ces sondages de la chaîne publique grecque. Le parti nationaliste Eleniki Lysi (Solution grecque) décroche entre 7,6 % et 10 % des voix, derrière le parti communiste KKE (7,9 % à 10,3 %).
En Grèce, où le thermomètre a largement dépassé les 30 °C partout dans le pays, les électeurs ont semblé bouder les urnes. À Athènes et sur la côte de l’Attique, les plages étaient remplies de monde dimanche après-midi. À 17 h 30, soit une heure et demie avant la fermeture des bureaux de vote, la participation ne s’élevait qu’à 32,9 %.
La campagne a été dominée par un débat autour du pouvoir d’achat, principale préoccupation de nombreux Grecs qui, bien que sortis de la grave crise financière qui a secoué leur pays jusqu’en 2018, restent toujours confrontés à des difficultés économiques.
Sans surprise, les conservateurs (CDU/CSU) arrivent en tête en Allemagne, pays de l’Union européenne (UE) qui comptera le plus d’eurodéputés à l’issue de ces élections (96 sur 720). Selon les premières estimations, publiées peu après la fermeture des bureaux de vote à 18 heures par l’institut Infratest Dimap sur la chaîne ARD, ils obtiendraient 29,5 % des voix, soit 0,6 point de plus qu’en 2019.
Sans surprise non plus au vu des derniers sondages, les trois partis de la coalition du chancelier social-démocrate, Olaf Scholz (SPD), reculent. Avec 14 % (− 1,8 point par rapport à 2019), le SPD obtient le plus mauvais résultat de son histoire à l’échelle nationale. Les Verts, qui avaient obtenu 20,5 % des voix il y a cinq ans, ne recueilleraient que 12 %. Quant aux libéraux-démocrates (FDP), ils sont donnés à 5 % (− 0,4).
Avec 16,5 % des voix, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) progresse par rapport à 2019 (11 %), obtenant son meilleur résultat à l’échelle nationale depuis sa création en 2013. Son score est toutefois moins élevé que celui que lui prédisaient les sondages il y a quelques mois : à la mi-février, une enquête de l’institut INSA le créditait de 22 % des intentions de vote.
Pour expliquer ce résultat, au moins deux raisons peuvent être avancées. D’abord, la campagne désastreuse de l’AfD dont la tête de liste, Maximilian Krah, a été priée par la direction du parti de se tenir en retrait après que la justice a ouvert deux enquêtes contre lui pour soupçons de financement illégal venant de sources russes et chinoises, et après qu’il-même a affirmé que tout SS ne devait pas « être automatiquement considéré comme un criminel ». Une déclaration qui a valu aux eurodéputés de l’AfD de se faire exclure, le 23 mai, du groupe Identité et démocratie (ID) du Parlement européen.
L’AfD semble également avoir pâti de la concurrence de l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), du nom d’une ancienne dirigeante du parti de gauche Die Linke. Créé en janvier, ce nouveau parti, qui se veut progressiste sur le plan social, conservateur sur les questions sociétales, partisan de la plus grande fermeté en matière migratoire et opposé à toute aide militaire à l’Ukraine, obtiendrait 5,5 %, selon les premières estimations. Si le BSW a pu séduire des électeurs potentiels de l’AfD, il a sans doute aussi attiré des sympathisants de Die Linke. D’où le très mauvais score obtenu par ce parti : 2,8 %, soit moitié moins que son résultat de 2019.