Emmanuel Macron a promis un "rendez-vous avec la nation" en janvier, sans détailler davantage. Au sein du camp présidentiel, certains espèrent toujours que l'aile gauche, contrariée par la loi
sur l'immigration, soit prise en compte, tandis que d'autres souhaitent assumer un virage à droite.
L'année 2024 commence. Emmanuel Macron a promis, lors de ses vœux aux Français, une période d'"action" et de "détermination". Pourtant, mardi 2 janvier, le président de la République semble à nouveau hésitant. Doit-il changer de cap ou non ? Envoyer un message apaisant à l'aile sociale et historique de son camp, meurtrie depuis l'adoption, fin décembre 2023, du projet de loi sur l'immigration, qui a entraîné des critiques souvent associées à l'extrême droite ? Ou laisser le macronisme évoluer vers une orientation "plus conservatrice", comme l'a salué l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ? Faut-il alors modifier l'équipe gouvernementale avant les élections européennes de juin, pour lesquelles l'extrême droite semble disposer d'une avance dangereuse dans les sondages ? Ou attendre avant de procéder à un remaniement ?
Le chef de l'État, qui a annulé le conseil des ministres du 3 janvier, jugeant que la réunion de son gouvernement n'avait actuellement "aucune pertinence", cherche à peaufiner sa rentrée. Seul, ou presque. "Le président a suspendu le temps pour une période indéterminée", commente un conseiller de l'Élysée, prévenant : "Tout est possible, même rien." Foto-Remi Jouan, Wikimedia commons.