L'ancien président français Nicolas Sarkozy et 12 autres personnes ont été ordonnés à comparaître devant un tribunal pour répondre d'accusations selon lesquelles il aurait
reçu des millions du gouvernement de Moammar Kadhafi pour sa campagne présidentielle de 2007.
Les magistrats français chargés de l'enquête ont ordonné ce vendredi 25 août que l'ancien président Nicolas Sarkozy et 12 autres personnes soient jugés pour des accusations selon lesquelles sa campagne présidentielle de 2007 aurait reçu des millions de financements illégaux du gouvernement du défunt dirigeant libyen Moammar Kadhafi.
Le procureur financier national, Jean-François Bohnert, a annoncé que l'enquête, qui a duré une décennie, a été officiellement clôturée. Le procès se déroulera de janvier à avril 2025, indique le communiqué. Ce cas est le plus grand et le plus choquant parmi les multiples enquêtes pour corruption impliquant Sarkozy. Il a été reconnu coupable dans deux autres affaires. Il nie toute faute dans tous les cas.
Dans l'affaire libyenne, il est accusé de financement de campagne illégal, d'abus de biens sociaux, de corruption passive et d'autres chefs d'accusation connexes. Sarkozy fait l'objet d'une enquête dans l'affaire libyenne depuis 2013. Les enquêteurs ont examiné les allégations selon lesquelles le gouvernement de Kadhafi aurait secrètement versé 50 millions d'euros pour sa campagne victorieuse de 2007.
Cette somme dépasserait plus que deux fois la limite légale de financement de campagne à l'époque et violerait les règles françaises contre le financement étranger des campagnes.
L'enquête a pris de l'ampleur lorsque l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a déclaré au site d'information Mediapart en 2016 qu'il avait livré des valises en provenance de Libye contenant 5 millions d'euros (6,2 millions de dollars) en espèces à Sarkozy et à son ancien chef de cabinet. Takieddine a ensuite changé de position et Sarkozy a cherché à faire fermer l'enquête. En 2007, après être devenu président, Sarkozy a accueilli Kadhafi en France avec les plus grands honneurs plus tard cette année-là. Sarkozy a ensuite placé la France à l'avant-garde des frappes aériennes dirigées par l'OTAN qui ont aidé les combattants rebelles à renverser le gouvernement de Kadhafi en 2011.
Dans une affaire sans lien avec celle-ci, Sarkozy a été condamné à un an de résidence surveillée pour le financement illégal de sa campagne de réélection infructueuse en 2012. Il est en liberté en attendant l'appel de l'affaire. Il a également été reconnu coupable de corruption et de trafic d'influence dans une autre affaire et a été condamné à un an de résidence surveillée lors d'un procès en appel en mai de cette année. Il a porté l'affaire devant la plus haute juridiction française, qui a suspendu la peine. Foto-Richard Pichet, Wikimedia commons.