Emmanuel Macron s'adresse aux Français à 20H lundi pour présenter des mesures contre le très contagieux variant Delta du Covid-19, qui contrarie la relance et ses ambitions de réforme pour
sa fin de mandat. Le chef de l'Etat "parlera de la situation sanitaire et de son évolution" et "de l'importance de la vaccination", selon son entourage, alors que le Conseil scientifique pousse à la rendre obligatoire pour certaines professions. Il évoquera aussi "la bonne santé de l'économie française et l'importance de la relance". L'objectif initial de son intervention était de définir le cap des dix derniers mois du quinquennat, en évoquant les réformes comme celle des retraites. Mais il devrait surtout détailler les mesures validées en Conseil de défense, qui s'est tenu dans la matinée à l'Elysée, sur une éventuelle obligation vaccinale pour les soignants ou une extension du pass sanitaire.
Rien n'a filtré de la réunion. Imposer la vaccination aux soignants est "une hypothèse très probable", prévenait dimanche le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune. Le gouvernement planche à cet égard sur un projet de loi qui pourrait être adopté avant fin juillet. Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux a plaidé lundi en faveur d'une vaccination obligatoire pour les professionnels "en contact avec des publics fragiles, pas uniquement les soignants", comme c'est déjà le cas au Royaume-Uni, en Russie ou aux Etats-Unis. - Rendez-vous en hausse - Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui redit sur RTL son opposition à la vaccination obligatoire pour les soignants, qui va les "culpabiliser".
A l'inverse, Michel Barnier, potentiel candidat (LR) à la présidentielle, et François Bayrou, chef du MoDem, suggèrent de l'imposer à "tout le monde". Mais pour l'épidémiologiste Dominique Costagliola, "ça ne sera pas une réponse miracle". "Il faut potentiellement revenir sur certaines mesures abandonnées le 30 juin (et décider du) retour des jauges dans les salles à l'intérieur". "On a raté l'opportunité d'envoyer ce message: +On va prudemment rouvrir, mais faites attention parce que ce n'est pas terminé, et surtout, vaccinez-vous, vaccinez-vous, vaccinez-vous.+" , a-t-elle ajouté. Les appels ont eu un écho puisque Doctolib a annoncé lundi que 212.000 personnes avaient pris rendez-vous pour une première injection ce weekend, "un record depuis un mois et "jusqu'à 40% de plus que les weekends précédents".
Le chef de l'Etat pourrait annoncer d'autres mesures pour contrôler les voyages avec les pays où la situation se détériore, comme l'Espagne ou le Portugal, et pour abaisser les jauges (actuellement fixées à 1.000 personnes) pour les événements soumis à un pass sanitaire, comme le recommande le Conseil scientifique. Ce dernier suggère également des "restrictions" dans les territoires les plus touchés, "y compris en juillet et août et dans des zones de vacances", et évoque la possibilité d'un pass vaccinal pour accéder aux restaurants, activités culturelles ou sportives.
En attendant, la Préfecture de police de Paris a annoncé que le pass sanitaire et le port du masque seraient indispensables pour assister au défilé militaire du 14 Juillet mercredi sur les Champs-Elysées. - Reprise - L'allocution télévisée d'Emmanuel Macron intervient deux mois et demi après son annonce du calendrier de déconfinement. Si la pression hospitalière baisse encore avec 947 personnes en soins critiques, la tendance est à la hausse des contaminations, avec 4.256 nouveaux cas enregistrés dimanche, contre 2.549 il y a une semaine. AFP, photo- OFFICIAL LEWEB PHOTOS, Wikimedia commons.