Les négociations entre les syndicats français et les employeurs concernant la réforme des retraites se sont effondrées lundi soir, poussant le Premier ministre François Bayrou à intervenir et à
convoquer une réunion urgente avec les deux parties.
L’échec du soi-disant « conclave des retraites » place Bayrou dans une position délicate. Si les partis de gauche et d’extrême droite s’unissent pour une motion de censure, son gouvernement pourrait tomber.
Le parti d’extrême gauche La France insoumise pousse déjà pour un vote de confiance, tandis que le Parti socialiste est divisé. Le dirigeant socialiste Olivier Faure a prévenu qu’ils soutiendraient la motion si Bayrou ne laisse pas le dernier mot au Parlement après les discussions de mardi. « Je vois un Premier ministre qui joue la montre », a déclaré Faure.
Pendant ce temps, le Rassemblement National de Marine Le Pen reste en retrait — pour l’instant. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a indiqué que le parti attend de voir la proposition budgétaire de Bayrou le mois prochain avant de se prononcer.
Au cœur du débat sur les retraites se trouve la réforme controversée de 2023, qui relève l’âge de départ de 62 à 64 ans. Les syndicats réclament des dérogations pour les métiers pénibles et une meilleure prise en compte des congés maternité. Les employeurs craignent le coût de ces modifications.
Bayrou, centriste connu pour sa rigueur en matière de dépenses publiques, affirme qu’il est ouvert à toute solution — à condition que le déficit des retraites soit comblé d’ici 2030. Son bureau a confirmé qu’il rencontrerait les dirigeants syndicaux à midi aujourd’hui pour tenter de relancer les discussions.
Bayrou est devenu Premier ministre en décembre dernier après que la gauche radicale et l’extrême droite ont uni leurs forces pour évincer Michel Barnier en raison de ses mesures d’austérité. Avec les négociations budgétaires prévues pour l’automne, de nouvelles turbulences politiques pourraient survenir.