Malgré les pressions sur sa droite, Emmanuel Macron résiste à décréter l’état d’urgence

Le président de la République a annoncé vendredi, lors d’une cellule interministérielle de crise, le déploiement de "moyens supplémentaires". Mais il n’a pas accédé aux appels de la droite et de

l’extrême droite, qui réclament depuis deux jours l’instauration de l’état d’urgence.

Emmanuel Macron se donne encore un peu de temps : le chef de l’État a annoncé, vendredi 30 juin, à l’issue d’une deuxième cellule interministérielle de crise en deux jours, le déploiement de "moyens supplémentaires" pour tenter de mettre fin aux émeutes qui secouent la France depuis trois nuits, mais se refuse toujours à décréter l’état d’urgence.

Bâtiments publics dégradés, magasins pillés, véhicules incendiés... De nombreuses villes de la région parisienne et de province se sont réveillées vendredi matin avec les stigmates d'une nouvelle nuit de violences. Les forces de l'ordre ont procédé à 875 interpellations dans la nuit de jeudi à vendredi, Gérald Darmanin évoquant dans un tweet "une rare violence". Côté forces de l'ordre, au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés dans la nuit.

Un dispositif massif avait, pourtant, été mis en place pour endiguer une "généralisation" des violences urbaines, avec 40 000 policiers et gendarmes mobilisés, ainsi que des unités d'intervention d'élite comme la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), le Raid (police) et le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Insuffisant. Des "moyens supplémentaires" vont donc être déployés par le ministère de l’Intérieur. Mais Emmanuel Macron en appelle également aux parents.

"Il est clair que le contexte que nous vivons, on le voit, est la résultante de groupes parfois organisés, violents et équipés, que nous condamnons, que nous appréhendons et qui seront judiciarisés, mais également de beaucoup de jeunes. Un tiers des interpellés de la dernière nuit (jeudi à vendredi) sont des jeunes, parfois des très jeunes", a observé le chef de l’État. "C'est la responsabilité des parents de les garder au domicile. Donc il est important pour la quiétude de tous que la responsabilité parentale puisse clairement s'exercer. (...) La République n'a pas vocation à se substituer à eux". Foto-Jacques Paquier, Wikimedia commons.