En Pologne, le gouvernement promet un référendum sur l'accueil des réfugiés en Europe

 

Le parti Droit et justice veut mettre la politique migratoire au centre du débat pour les élections de l'automne, dont l'issue est incertaine.

La Pologne pourrait organiser à l'automne un référendum portant sur un partage des demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne (UE). L'annonce, faite le 15 juin, par Jaroslaw Kaczynski, le leader du PiS (Droit et justice) – le parti au pouvoir en Pologne –, a été confirmée en juillet par le premier ministre, Mateusz Morawiecki.

Cette initiative du PiS est intervenue après un accord européen préliminaire instaurant un système de répartition obligatoire des demandeurs d'asile entre pays de l'UE et mettant à l'amende les Etats qui ne s'y conformeraient pas. "C'est de la discrimination", selon M. Kaczynski, qui a mis en avant les "millions de réfugiés" ukrainiens ayant transité par la Pologne depuis le début de la guerre. "Nous ne sommes pas d'accord avec [ce texte], et le peuple polonais n'est pas d'accord non plus, et cela doit faire l'objet d'un référendum", a-t-il expliqué à la Diète, la Chambre basse polonaise.

Le responsable politique a ensuite précisé, dans un entretien, le 8 juillet, à la chaîne télévisée Polsat, qu'il était "favorable" à un référendum avec "une seule question : "Acceptes-tu la politique du gouvernement qui refuse une répartition forcée des migrants illégaux ?"". "Nous ne voulons pas que quiconque nous oblige à changer notre mode de vie, notre modèle économique et empiète sur notre sécurité", a-t-il poursuivi.

Le premier ministre a, quant à lui, confirmé que le gouvernement prévoyait d'organiser la consultation le même jour que les élections législatives, prévues à l'automne, pour réduire les "coûts". Alors que le scrutin s'annonce serré pour les ultraconservateurs au pouvoir depuis 2015, la stratégie semble claire : glaner le plus de voix possibles en mettant en avant la situation migratoire, un sujet clivant en Pologne. Un sondage de l'institut polonais Ibris de fin juin révélait que 50,3 % des sondés se prononçaient en faveur d'un tel référendum. Foto-StAnselm, Wikimedia commons.