Paris 2024 : "La France et ses instances sportives scrutées par le monde entier"

La démission de Brigitte Henriques du Comité national olympique et sportif français, jeudi 25 mai, est un signe de plus de la crise de gouvernance qui touche aussi

certaines fédérations.

C'est un "régime de faveur" réservé à tous les pays hôtes des Jeux olympiques : à l'approche de l'événement, et parfois longtemps avant, tout ce qui s'y passe est scruté par le monde entier. Dans ce contexte, la crise qui a ébranlé le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ces derniers mois faisait vraiment désordre.

Jeudi 25 mai, à un peu plus de 400 jours de l'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris, le retour de bâton a été brutal pour sa présidente, Brigitte Henriques. Celle-ci a présenté sa démission, seule issue pour que l'image du mouvement sportif français cesse de se dégrader, dans et hors de l'Hexagone.

Le Comité international olympique (CIO), qui veille généralement à ne pas intervenir dans les affaires internes des comités nationaux, a même demandé au CNOSF de se "focaliser" désormais sur Paris 2024, en appelant "à la responsabilité de chacun pour que les conflits internes (...) cessent".

La crise qui a poussé Mme Henriques au départ est devenue au fil du temps un enchevêtrement complexe d'accusations - mêlant abus de bien social, violences psychologiques, diffamation, dépenses ou notes de frais abusives - entre la présidente du CNOSF, son prédécesseur, Denis Masseglia, et son ancien secrétaire général, Didier Séminet. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes par le parquet de Paris.

"Au-delà des raisons du conflit au sein du CNOSF, c'est la question de la gouvernance du sport en France qui se pose à nouveau. Mme Henriques est la troisième représentante de premier plan des instances tricolores à être poussée vers la sortie en 2023, après les démissions de Bernard Laporte de la Fédération française de rugby, le 27 janvier, et celle de Noël Le Graët de la Fédération française de football, le 28 février.

Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports et des JOP, s'est activée pour tenter de résoudre ces crises à répétition. Jeudi, elle a appelé à "un sursaut éthique et démocratique du CNOSF". Mais le départ de celles et ceux qui ont failli dans leur mission, oubliant parfois les règles éthiques qui valent dans le reste de la société, n'est qu'une première étape.

La France a cruellement besoin de mécanismes permettant d'assainir à long terme le fonctionnement de ses instances du sport. Foto-Gzzz, Wikimedia commons.