Virus : une rentrée scolaire hors normes pour 12,4 millions d'élèves français

Mardi, l'ensemble des 12,4 millions d'élèves français vont faire leur rentrée, "la plus normale possible" espère le gouvernement, malgré l'épidémie de coronavirus qui fait planer la menace d'un

durcissement des règles d'accueil au cours des prochaines semaines. Après de longs mois sans école ou presque pour bon nombre de petits Français, c'est l'heure de retrouver les copains, de découvrir ses professeurs et connaître son emploi du temps. Cette rentrée inédite est "bien préparée", a affirmé lundi le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, pour qui elle doit être "la plus normale possible". L'ensemble des 12,4 millions d'écoliers, collégiens et lycéens pourront être accueillis mardi dans leur établissement, grâce à un protocole sanitaire allégé dès la fin juillet. Pour cette rentrée, les gestes barrière seront plus que jamais à l'ordre du jour. La distanciation physique devra, elle, être recherchée dans la mesure du possible, mais elle ne sera pas obligatoire. Les enseignants porteront un masque, de même que les élèves à partir du collège, y compris pendant la récréation. Chacun devra avoir le sien mais les établissements disposeront de stocks de secours en cas de besoin. Les parents qui veulent accompagner leurs enfants, comme c'est la tradition en maternelle, pourront le faire sous conditions. Une école des Hauts-de-Seine a par exemple précisé qu'un seul des deux parents pourrait entrer dans l'enceinte de l'école, en étant masqué. "Normalement, il ne manquera pas d'enseignants dans les classes", a assuré lundi Jean-Michel Blanquer, précisant que les quelques personnes vulnérables "qui ne pourront pas être là" seraient remplacées. Les 866.000 enseignants qui ont fait leur prérentrée lundi semblaient partagés entre sérénité et inquiétude. A l'école primaire Julie Victoire Daubié, dans le VIIe arrondissement de Lyon, l'équipe pédagogique se posait beaucoup de questions. "Pour les récréations, est-ce qu'on fait des zones ?", demandait une enseignante. "Il faut éviter au maximum les grands brassages et croisements, en restant sur la ligne de crête entre éducation et santé", a rappelé le directeur Bernard Cayssials. - "Trop ou pas assez" - Patrick Blanc, 45 ans, en charge d'une classe de CE1, pointait du doigt le protocole sanitaire. "On va forcément avoir l'impression d'en faire trop ou pas assez. A chaque fois que tu prêtes un crayon, tu vas te dire : +est-ce que je l'ai désinfecté correctement+ ?" Sur toute une série de sujets, le ministère a édicté des recommandations mais renvoyé les prises de décision aux acteurs locaux, misant sur leur "pragmatisme" et le "bon sens". Ainsi, les temps de récréation doivent être organisés, si possible, de manière à limiter les croisements entre groupes d'élèves. A la cantine, les élèves garderont le masque pendant leurs déplacements. Le ministère recommande d'adapter "les plages horaires et le nombre de services". A Boulogne-Billancourt, la principale d'un collège a recommandé aux parents de limiter dans la mesure du possible les jours de demi-pension à deux par semaine, afin de réguler les flux. Pendant la pratique d'un sport, les élèves pourront ôter leur masque mais une distance physique d'au moins deux mètres entre eux est recommandée. Ils devront le garder pendant les cours de musique à partir du collège. Aucun établissement ne sera fermé dès mardi à cause de l'épidémie de Covid-19, a assuré le ministre de l'Education. Mais cela pourrait évoluer au cours des prochaines semaines, si la situation sanitaire se détériore, après une décision conjointe entre préfets, recteurs et autorités de santé. AFP